12.01.2022 | Sport

Coupe du monde de football, Qatar 2022

La Coupe du monde de football au Qatar cet automne sera le deuxième point fort de l’année 2022, avec une équipe nationale suisse qui s’est qualifiée la cinquième fois consécutive pour une Coupe du monde. La finale de ce mondial se déroulera de manière inhabituelle le 4e dimanche de l'Avent (18 décembre). 



  

L’Équipe de Suisse de football avec (derrière de gauche à droite) Denis Zakaria, Fabian Schaer, Silvan Widmer, Kevin Mbabu et Yann Sommer, (devant de gauche à droite) Fabian Frei, Noah Okafor, Remo Freuler, Ruben Vargas, Mario Gavranovic et Xherdan Shaqiri le 15 novembre 2021 avant le match décisif de qualification pour la Coupe du monde du groupe C entre la Suisse et la Bulgarie dans la Swissporarena à Lucerne. Photo : KEYSTONE/Alessandro della Valle
L’Équipe de Suisse de football avec (derrière de gauche à droite) Denis Zakaria, Fabian Schaer, Silvan Widmer, Kevin Mbabu et Yann Sommer, (devant de gauche à droite) Fabian Frei, Noah Okafor, Remo Freuler, Ruben Vargas, Mario Gavranovic et Xherdan Shaqiri le 15 novembre 2021 avant le match décisif de qualification pour la Coupe du monde du groupe C entre la Suisse et la Bulgarie dans la Swissporarena à Lucerne. Photo : KEYSTONE/Alessandro della Valle
Pour la première fois en hiver, et pour la première fois dans une seule ville

 

L'étonnement – pour ne pas dire l’effroi - a été grand lorsque Sepp Blatter, alors président de la FIFA, a annoncé le 2 décembre 2010 au Hallenstadion de Zurich que la Coupe du monde de football 2022 aurait lieu au Qatar. Le Qatar ? Le petit Etat (désertique) de la péninsule arabique ? L'un des nombreux gros titres publiés immédiatement après cette décision était fantaisiste et ambigu: "On a envoyé le football dans le désert" !

Une Coupe du monde de football à organiser dans le désert, dans un pays qui ne peut se prévaloir d'aucune tradition footballistique… Voilà les principaux problèmes auxquels la communauté du football a été confrontée dans les premières heures qui ont suivi l'attribution de la Coupe du monde 2022. Mais ce n'est que progressivement que le public a pris conscience des véritables enjeux que pose l'organisation d'une Coupe du monde au Qatar.

Il y a en premier lieu le climat. En juin-juillet, période à laquelle la Coupe du monde de football se déroule d’ordinaire, il fait 40 degrés au Qatar - au minimum. Une première idée qatarie de construire des stades ultramodernes avec des installations de climatisation avait été rejetée par la FIFA, qui la jugeait incompatible avec l'environnement. Et ce bien avant que Greta Thunberg ne fasse son entrée sur la scène de la politique mondiale et sociale.

Après un processus difficile, les dates de la Coupe du monde ont finalement été déplacées de juin/juillet à la fin de l'automne et à la période de l'Avent. Avec pour conséquence la modification du calendrier-cadre des compétitions, qui était appliqué depuis des années. Les championnats nationaux 2022/23 commenceront par exemple dès le mois de juillet, au lieu de la fin de l'été. La phase de groupes des compétitions européennes interclubs ne durera que deux mois, au lieu de trois. Elle devra être terminée début novembre.

Vue du stade Khalifa International le 22 novembre 2021 à Doha, la capitale du Qatar. Handout provided by Qatar's Supreme Committee for Delivery and Legacy
Vue du stade Khalifa International le 22 novembre 2021 à Doha, la capitale du Qatar. Handout provided by Qatar's Supreme Committee for Delivery and Legacy
Coupe du monde du 21.11. au 18.12.2022


Pour les sélectionneurs nationaux, la préparation à la Coupe du monde sera également différente. Au lieu d'un camp d'entraînement d'environ trois semaines, les joueurs ne seront à leur disposition que quelques jours avant le début de la Coupe du monde prévu le 21 novembre. En effet, huit jours avant le match d’ouverture, des matches de championnat seront encore au programme, du moins en Europe.

Pour Keystone-ATS, cette Coupe du monde 2022 représente également un défi particulier. Pour une fois, elle tombe en effet à une période de l'année où le programme sportif est déjà très chargé. Alors que normalement, en juin/juillet, elle n'est concurrencée que par le Tour de Suisse cycliste et le tournoi de tennis de Wimbledon, cette fois-ci, elle fera face à des compétitions qui nécessitent de forts investissements en matière de personnel et qui sont très suivies en Suisse: la Coupe du monde de ski alpin, les autres sports d'hiver ainsi que le championnat de hockey sur glace.

Mais la Coupe du monde 2022 présente aussi des avantages. D'un point de vue logistique, ce tournoi au Qatar est nettement moins complexe que les phases finales précédentes. Les différents stades de la Coupe du monde sont distants de 80 kilomètres au maximum les uns des autres dans l'agglomération de Doha. Ni les équipes ni les journalistes n'auront à effectuer de longs voyages pour se rendre sur les différents sites. Lors du championnat d'Europe de l'été dernier, l'équipe de Suisse a parcouru près de 15’000 kilomètres en avion. Au Qatar, Granit Xhaka, Yann Sommer & Cie peuvent se rendre confortablement en bus à chaque stade, en 45 minutes maximum.


Stefan Wyss, chef adjoint du sport et responsable de la rédaction football (auteur)

 Paul Pogba, de l’équipe de France, fête avec le trophée après avoir remporté la finale contre la Croatie lors de la Coupe du monde de football 2018, le 15 juillet 2018 au stade Loujniki de Moscou. Photo : KEYSTONE/ AP Photo/ Natacha Pisarenko
Paul Pogba, de l’équipe de France, fête avec le trophée après avoir remporté la finale contre la Croatie lors de la Coupe du monde de football 2018, le 15 juillet 2018 au stade Loujniki de Moscou. Photo : KEYSTONE/ AP Photo/ Natacha Pisarenko
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